Site de la commune de Viry – Haute Savoie

La préservation des corridors biologiques

Viry, au cœur du corridor biologique Jura-Salève

Les corridors biologiques sont des éléments de liaison entre les habitats naturels de la faune et de la flore. Leur rôle est primordial pour la circulation des espèces et la préservation de la biodiversité afin que les espèces puissent répondre à leurs besoins vitaux (manger, boire, respirer, se reproduire, avoir des contacts sociaux, conquérir de nouveaux territoires et se reposer).

La commune de Viry, avec ses grands espaces naturels, est un lieu de passage privilégié de la faune entre le Jura et le Salève. La préservation de ce corridor écologique est donc essentiel.

C'est quoi un corridor biologique ?

Tout au long de leur vie, les animaux ont besoin de se déplacer pour se nourrir, se reposer, se reproduire ou encore conquérir de nouveaux territoires. De son côté, l’homme développe ses activités et aménage le territoire en conséquence : voies de transport, zones d’habitation, zones industrielles, lignes électriques, agriculture intensive. 

Suivant leur emplacement et leur ampleur, ces aménagements peuvent devenir des obstacles à la circulation de la faune et à la dissémination des plantes, entraînant ainsi un isolement des populations les unes des autres. Il n’y a plus de brassage génétique possible par l’arrivée d’individus extérieurs. On observe une baisse de la fertilité et une plus grande sensibilité aux maladies. Petit à petit, des populations disparaissent, provoquant une diminution de la diversité biologique

Pour enrayer cette baisse, il faut avant tout protéger de grands espaces non morcelés par les infrastructures, mais aussi sauvegarder dans le paysage tous les éléments qui permettent de relier ces réservoirs de biodiversité entre eux et recréer au besoin ces liens lorsqu’ils ont été rompus par l’homme : c’est-à-dire préserver ou créer des corridors biologiques.

La préservation des corridors biologiques passent par la mise en place de zones inconstructibles dans les documents de planification (Schéma de cohérence territorial, plans locaux d’urbanismes…). 

Le PLU de Viry a ainsi classé de nombreux espaces naturels en zones non constructibles afin de garantir le passage de la faune du massif du Jura vers le Salève.

Son périmètre se situe sur 19 communes en France et 13 en Suisse, soit 22 465 hectares, et s’étend des crêtes du Salève, du Mont Sion et du Vuache jusqu’à l’Arve et au Rhône. Ce secteur dispose d’une grande diversité de milieux, aussi bien agricoles que naturels, jalonné de nombreuses zones humides. L’ensemble dispose d’une grande valeur biologique, avec la présence de nombreuses espèces menacées.

Même si le contrat corridor « Champagne-Genevois » est aujourd’hui terminé, la dynamique n’a pas pour autant cessé, les territoires français et suisses continuant à collaborer autour de la protection de la biodiversité. La création de l’écopont de Viry en est le plus bel exemple.

L'écopont de Viry

Construit et financé par l’ATMB et la République et canton de Genève, l‘écopont de Viry a soufflé sa cinquième bougie fin 2024.

Le suivi faune réalisé durant quatre années complètes révèle que ce passage à faune fonctionne et tient ses promesses dans le rétablissement du corridor biologique Jura-Salève.

Réalisés sur quatre années complètes, les inventaires révèlent que ce passage à faune fonctionne et tient ses promesses puisque ce sont 300 espèces et 6 000 individus qui ont été recensés au cours des centaines d’heures passées sur le terrain, de jour comme de nuit. Le top 5 des utilisateurs est constitué du blaireau, du chevreuil, du renard roux, du lièvre d’Europe et du sanglier. Les horaires de traversées sont quasi exclusivement concentrés sur la période crépuscule -nuit- aube, avec un pic d’activité entre 22h et 4h et très peu de passages au cœur de la journée. 

Les vidéos et observations diurnes réalisées par Apollon 74, l’association chargée de son suivi avec France Nature Environnement Haute-Savoie, ont permis de constater de véritables comportements d’appropriation, au-delà de la traversée par la faune :

  • Des blaireaux ont creusé leurs latrines.
  • Les chevreuils font leur pause “dîner” avec les rameaux.
  • Les sangliers montrent des comportements de jeu avec le sable, tout comme les lièvres et les blaireaux.
  • Les lièvres bruns mènent des courses-poursuites… Et s’accouplent.
  • Les blaireaux et le renard roux marquent leur territoire,
  • Cela va même jusqu’à des combats de territoire entre deux brocards.E

Les terrains appartenant à ATMB et situés à proximité de l’écopont sont eux aussi suivi par Apollon 74 et FNE. Il s’agit d’appliquer une gestion adaptée de ces milieux naturels pour conserver leur rôle de réservoir de biodiversité. En effet, ces remblais issus de l’excavation de matériaux lors de la construction de l’autoroute, il y a plus de 40 ans, sont devenus au fil des ans des refuges pour la faune et contribuent grandement à la fonctionnalité de l’écopont. Il s’agit aujourd’hui de préserver et améliorer la biodiversité qui s’est mise en place. Ces espaces évoluent très favorablement et de nouvelles espèces sont régulièrement découvertes, par exemple des amphibiens à la suite de la création de mares. Le milieu naturel autour de l’écopont de Viry représente 37 000 m² avec :

  • 23 types de biotopes, dont 14 menacés en France et en Suisse,
  • 560 espèces animales, sont 51 sensibles en France et en Suisse comme le muscardin, devenu la « mascotte » de l’écopont,
  • plus de 132 espèces de plantes, dont 18 sensibles en France et en Suisse, comme l’Ophioglosse commun.

Depuis 2019, ATMB cofinance avec le Syndicat Intercommunal du Vuache (SIV) des actions de sensibilisation grâce au “contrat territoire espaces naturels sensibles du Vuache”. 

Des journées d’animation organisées sur le site de l’écopont, en collaboration avec la Maison du Salève et l’État de Genève, ont ainsi permis à plus de 1 000 élèves de découvrir la richesse de la faune locale et de se familiariser avec les enjeux de la biodiversité . 

Cette aventure éducative et écologique avec les jeunes publics se poursuit sur les années scolaires 2024 à 2026.

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